LES ASSURANCES DES ASSOCIATIONS
Les "asso" bouderaient-elles l'assurance ?
Le fait est qu'elles n'y pensent pas toujours, même si c'est à leurs risques
et périls.
Comment se mettre raisonnablement à l'abri ?
Il
s'agit d'un aspect particulièrement important de la gestion d'une association
qui devrait être vérifié par chaque nouvel administrateur entrant en
fonctions puisque l'absence de souscription d'assurance obligatoire engage la
responsabilité des dirigeants de l'organisme, même si ceux-ci sont bénévoles.
LE MINIMUM VITAL
En tout premier lieu, et même si la loi ne l'impose pas toujours, assurer la
Responsabilité Civile de l'association et de l'ensemble de ses membres. Tous, bénévoles
y compris, peuvent se voir imputer la responsabilité d'un accident et être en
conséquence sommés de débourser. Pas d'assurance et l'on devine où cela mène
: l'association, ou à titre personnel ceux qui la composent, sont alors tenus
de régler des sommes parfois importantes.
La RC est le minimum vital mais pas suffisant pour perdre de vue le reste. Par
exemple, certaines dépenses que pourraient occasionner la remise en état de
locaux ou le rachat de matériel consécutifs à un incendie ou à un simple dégât
des eaux. Propriétaire, locataire ou occupant à titre gratuit, une association
ne peut pas sur ce plan faire fi de sa responsabilité ne serait-ce que du fait
qu'on peut se retourner contre elle.
L'assurance RC couvre-t-elle l'ensemble de l'effectif, bénévoles y compris ?
Les dirigeants, membres et bénévoles, bénéficient-ils d'une
"individuelle accidents" avec montants d'indemnisation suffisants ?
Sont-ils enfin considérés comme tiers entre eux, de façon à être quand même
indemnisés si un membre de l'association venait à en blesser involontairement
un autre? Qu'un dirigeant, adhérent ou bénévole soit ainsi victime d'un
accident corporel dans le cadre de son activité associative, sans qu'un tiers
puisse par ailleurs être mis en cause, attention ! Surtout s'il y a des séquelles.
L'ASSURANCE DE RESPONSABILITE CIVILE
Les personnes assurées :
- l'association elle-même,
- les dirigeants de l'organisme (président, membres du
conseil d'administration),
- toute personne substituée dans la direction,
l'administration, la gestion
- les préposés de l'organisme, qu'ils soient rémunérés
ou non. Il s'agit aussi bien des salariés que des aides bénévoles, pendant le
temps où ils exercent les fonctions qui leur ont été confiées dans le cadre
du groupement : entraîneurs, instructeurs, moniteurs, éducateurs, délégués
et auxiliaires, qu'ils soient salariés ou non, diplômés ou non, licenciés ou
non,
- les adhérents quelle que soit leur qualité (actifs,
honoraires, fondateurs, ...),
- les pratiquants temporaires, invités ou à l'essai,
le cas échéant,
- les mineurs confiés à la garde de l'association,
etc.
Les exclusions de garantie
La RC souscrite par l'organisme ne garantit pas les risques ci-après, ceux-ci
devant faire l'objet d'une assurance spécifique, ou d'une extension de garantie
du contrat de la RC. Il s'agit des dommages :
- matériels et immatériels causés par un incendie,
une explosion ou l'action de l'eau survenue dans les locaux dont l'assuré est
propriétaire, locataire ou occupant à titre quelconque,
- aux biens appartenant, loués ou confiés à l'assuré,
- consécutifs à des engagements contractuels,
- résultant du vol,
- survenus au cours d'épreuves, courses ou
manifestations sportives sur la voie publique et/ou avec participation de véhicules
à moteur.
Les extensions de garantie
Moyennant une clause spécifique dans le contrat de RC et le paiement d'une
prime spéciale, l'assureur peut garantir les conséquences pécuniaires de la
RC que l'organisme assuré peut encourir en cas de :
- dommages survenue entre adhérents ou ceux causés
aux bénévoles,
- dommages aux effets vestimentaires et objets divers déposés
dans un vestiaire organisé par l'assuré ou ses ayants droit à l'occasion
d'une réunion ou d'une manifestation garantie par le contrat,
- vol commis au préjudice de tiers,
- dommages causés par l'un des préposés à
l'organisme à l'occasion des activités physiques et sportives pratiquées hors
des locaux habituellement occupés. La garantie s'applique à la condition
qu'une plainte soit déposée contre l'auteur du délit,
- manquement à l'obligation d'information et de
conseil qui lui incombe envers ses pratiquants pour les associations sportives.
LES AUTRES TYPES D'ASSURANCES OBLIGATOIRES
Parallèlement à la RC, les associations doivent souscrire obligatoirement des
assurances destinées à couvrir des risques spécifiques, pouvant par ailleurs
être incluses dans un contrat "multirisques association".
L'assurance automobile
Cette obligation incombe tant au propriétaire du véhicule concerné qu'à
toute personne ou organisme utilisant ledit véhicule d'autrui, à titre gratuit
ou onéreux.
Ainsi, l'association envisageant de louer ou d'emprunter un véhicule automobile
doit impérativement vérifier les garanties souscrites par le propriétaire et
demander, le cas échéant, une extension de garantie à son propre assureur.
L'assurance des locaux
Comme tout locataire de locaux quel qu'il soit, le groupement doit
obligatoirement assurer les biens qu'il occupe, c'est-à-dire l'ensemble des bâtiments,
ainsi que les installations et aménagements qui leur sont attachés, contre les
dommages pouvant subvenir.
L'assurance couvrant les risques dits "locatifs" est obligatoire même
lorsqu'il s'agit d'une mise à disposition gratuite des locaux.
Cette assurance obligatoire sera souscrite, selon le cas :
- soit dans le cadre d'un contrat de responsabilité
civile-activité, si l'occupation est temporaire (moins de 30 jours consécutifs
dans l'année),
- soit dans le cadre d'un contrat incendie ou
multirisques locaux, si l'occupation est permanente.
Dans le cas où les locaux sont loués ou prêtés par une collectivité locale,
l'organisme ne reste pas moins responsable des dommages pouvant être causés
aux locaux occupés, et doit souscrire une assurance contre ses risques
locatifs. Toutefois, il est possible de prévoir certains aménagements, tels :
- la renonciation de la collectivité à tout recours
en cas de dommages, ce qui permet à l'association de ne pas souscrire de
garantie contre ses risques locatifs,
- la souscription, par la collectivité elle-même,
d'une assurance pour le compte de l'association occupante.
LES ASSURANCES FACULTATIVES
L'assurance des locaux et des biens
Ce type de contrat garantit les immeubles dont l'association est propriétaire,
ainsi que les matériels, mobiliers, équipements informatiques lui appartenant
ou mis à sa disposition contre des événements à caractère accidentel.
Lorsque l'organisme est propriétaire, le contrat doit couvrir l'ensemble des bâtiments,
ses annexes et dépendances, ainsi que toutes sortes d'aménagements,
installations et embellissements assimilés à des immeubles par nature.
En revanche, en sa qualité de locataire ou d'occupant, l'assuré doit souscrire
une garantie risques locatifs qui est obligatoire.
Par ailleurs, l'organisme peut souscrire une garantie spécifique de son
mobilier et de ses matériels usuels, un contrat multirisques informatique et/ou
bureautique, un contrat tous risques vidéo-son, etc.
L'assurance de protection juridique
Elle permet la prise en charge des frais et honoraires en cas de procédure
contentieuse (judiciaire ou administrative) opposant l'organisme à un tiers.
La garantie du paiement des frais d'avocat, d'huissier, d'expert est généralement
accordée pour un montant d'environ 15 000 € par sinistre et/ou par année
d'assurance. L'assureur se réserve le droit de ne pas intervenir pour les
petits litiges, c'est-à-dire si le montant des intérêts en jeu est inférieur
à 300 € environ.
Ce type de contrats destinés aux associations comportent généralement des
exclusions de garanties spécifiques, à savoir notamment :
- les litiges survenant entre l'association et ses adhérents,
et ceux opposant des adhérents entre eux,
- la défense de riverains, de l'environnement, de
consommateurs.
LES AUTRES ASSURANCES FACULTATIVES
Outre les garanties ci-dessus, les associations peuvent facultativement
souscrire certaines garanties, plus particulièrement adaptées à leurs activités
:
L'assurance assistance aux personnes
Elle permet de bénéficier de prestations de rapatriement ou d'envoi de médicaments.
La garantie défense recours
Elle permet de bénéficier de la garantie de défense de l'association devant
les juridictions répressives en cas de poursuites pénales engagées à la
suite de dommages dont les conséquences pécuniaires sont couvertes au titre de
la RC et/ou pour homicide ou blessures involontaires par suite d'un accident du
travail ou de maladie professionnelle atteignant l'un des préposés. Elle ne
fait pas double emploi avec l'assurance "protection juridique".
Elle permet de réclamer à l'amiable ou devant toute juridiction
l'indemnisation de dommages corporels causés à l'assuré à l'occasion de ses
activités et/ou des dommages matériels et immatériels consécutifs causés
aux biens pour l'exercice de ses activtés.
L'assurance des mandataires sociaux
Elle garantit la RC personnelle des dirigeants sociaux qui peut découler de
toute erreur, omission, violation de la loi ou des statuts ou encore d'une faute
de gestion. Selon la rédaction du contrat, elle peut également garantir la
responsabilité de toute personne qui serait reconnue dirigeant de fait de
l'organisme.
L'assurance contre le risque d'annulation d'une manifestation sportive
Elle permet de garantir le remboursement des frais souvent importants engagés
et irrécupérables en cas d'annulation ou d'interruption d'une manifestation.
LA SOUSCRIPTION DE L'ASSURANCE
L'évaluation des risques
Préalablement à la souscription d'un contrat d'assurance, il convient d'évaluer
et de recenser les risques encourus par l'organisme, afin de connaître les
contrats spécifiques qui devront être souscrits dans le cadre des assurances
facultatives, et le montant de la garantie à obtenir dans le cadre des
assurances obligatoires :
- définir les responsabilités et obligations à la
charge de l'association,
- dénombrer les personnes qui devront être garanties
(adhérents, préposés, ...),
- recenser et estimer le patrimoine de l'organisme à
assurer.
L'ASSUREUR
Le contrat d'assurance peut être convenu soit avec un courtier d'assurances,
soit avec un agent d'assurance. Ces interlocuteurs privilégiés ne sont
toutefois pas soumis aux mêmes obligations à l'égard de l'organisme
souscripteur.
L'agent général d'assurance est le représentant exclusif d'une
entreprise d'assurance. Il est l'intermédiaire entre l'assureur et les assurés,
qui s'adressent à lui comme s'il s'agissait de l'entreprise d'assurance elle-même
pour le paiement des primes d'assurance et le règlement des sinistres.
Le courtier est le mandataire de ses clients. Il les conseille pour la
mise au point des contrats qu'il négocie librement avec les entreprises
d'assurance de son choix.
- Il convient de prendre en compte le fait que le courtier est
juridiquement indépendant de l'entreprise d'assurance contractant avec le
client. Ainsi, en matière de déclaration de sinistre, la date de déclaration
au courtier ne vaut pas date de déclaration à l'entreprise d'assurance,
contrairement à l'agent général d'assurance.
CE QU'IL FAUT RETENIR
Les associations doivent obligatoirement souscrire certaines assurances (RC,
locaux, véhicule), sous peine de mise en jeu de la responsabilité personnelle
de leurs dirigeants.
L'assurance RC de l'association ne couvre que les dommages causés à autrui
dont elle serait responsable. Pour les dommages subis par un membre, en
l'absence de responsable, une assurance spécifique est nécessaire.
Il convient de vérifier avec précision l'étendue des garanties offertes par
les contrats souscrits au regard des activités exercées par l'association, des
personnes accueillies et des biens mis à sa disposition. Au besoin compléter
les garanties nécessaires.
Sources : "Associations mode d'emploi" - n° 39 - mai 2002
"Juris Associations" - n° 259 - 15 mai 2002
(textes
sous toutes réserves de modifications des lois ou statuts.)
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